RÉSUMÉ:
Accumulation Primitive:
Marx. Le capitalisme ne peux pas se développer sans une concentration préalable de capital et de travail. C’est la séparation entre les travailleurs et les moyens de production et non la frugalité des riches qui est la source de la richesse capitaliste.
Le développement d’une nouvelle division sexuée du travail assujettissant le travail des femmes et leur fonction reproductive à la reproduction de la force de travail. La construction d’un nouvel ordre patriarcal, fondé sur l’exclusion des femmes du travail salarié et leur soumission aux hommes. La mécanisation du corps prolétaire et sa transformation, dans le cas des femmes, en une machine de production de nouveaux travailleurs.
Chasse aux sorcières et rationalisation capitaliste de la sexualité:
Transformation de l’activité sexuelle des femmes en un travail, un service pour les hommes, et en procréation (plaisir sexuel de la femme: connotation démoniaque). Stéréotype de la sorcière, de la femme vielle et laide ayant perdu sa fertilité et son droit à une vie sexuelle. Sexualité féminine et féminité=bestialité (association des animaux avec la femme et le diable).
Les procès de sorcières fournissent une liste instructive des formes de sexualité qui furent bannies comme ‘’non-productives’’ : l’homosexualité, le rapport sexuel entre personnes jeunes et âgées ou entre des gens de classes différentes, le coit anal, le coit par derrière (réputé amener des rapports stériles), la nudité et les danses.
Chasse aux sorcières, aux femmes et accumulation du travail:
La différence la plus importante entre hérésie et sorcellerie est que la sorcellerie était considérée comme un crime féminin (cause: faiblesse morale et intellectuelle des femmes). Plus de 80 % des personnes jugées et exécutées en Europe au XVIe et au XVIIe siècles pour des crimes de sorcellerie furent des femmes. Pendant cette période, plus de femmes furent persécutées pour sorcellerie que pour tout autre crime, à l’exception notable de l’infanticide.
Lien entre contraception, avortement et sorcellerie: les sorcières étaient accusées de conspirer à la destruction des pouvoirs génératifs humains et animaux, de pratiquer des avortements et d’appartenir à une secte infanticide qui tuait les enfants et les offrait au diable.
La chasse aux sorcières était peut-être une tentative pour criminaliser le contrôle des naissances et placer le corps des femmes, l’utérus, au service d’une augmentation de la population, de la production et de l’accumulation de force de travail (cause: chasse aux sorcières encouragée par une classe politique préoccupée par le déclin de la population et motivée par la conviction qu’une population nombreuse est la richesse de la nation).
Conséquence sur le statut social des femmes: contrôle de la procréation et du corps de la femme par l’État, imposition de la reproduction en faveur de la force de travail, interdiction de la contraception…
Dans les procès, la «mauvaise réputation» était aussi une preuve de culpabilité. La sorcière était vue comme la femme rebelle qui répondait, se défendait, jurait et ne pleurait pas sous la torture.
Femmes torturées sexuellement, battues, exécutées et forcées de regarder la torture de leurs enfants (souvent filles): preuves de la misogynie des hommes.
La chasse aux sorcières fut une guerre contre les femmes : c’était une tentative concertée pour les avilir, les diaboliser et pour détruire leur pouvoir social.