Introduction
J’ai toujours bien aimé l’histoire. J’ai toujours trouvé intéressant de retracer l’évolution du monde dans lequel on se trouve. C’est en parlant de l’Inquisition des sorcières en philosophie que je me suis rendu compte de quelque chose d’étrange ; comment se fait-il que peu importe la religion, l’époque ou l’ethnie, l’homme reste toujours supérieur ? C’est dans cette réflexion déprimante que je me suis mise à imaginer un enfant aristocrate faire « la crise du bacon » parce que les femmes commençaient à avoir trop de pouvoir à son goût et que « C’EST PAS JUUUUUUUUUUUUSTE WAAAAAAAAAAH ». Au début, c’était « cocasse » parce que je me disais ; « Tiens, c’est drôle ça ressemble drôlement à la démarche qu’ils ont fait pour justifier l’Inquisition des sorcières ! ». Cependant, ce qui est parti d’ une image caricaturale de ma part c’est vite transformé en session de recherche sur le concept d’enfant roi et sur les raisons qui ont poussé les hommes politiques à commettre des actions horribles pendant des millénaires.
Le résultat ? Ma comparaison n’était plus amusante ; c’est un fléau, un fléau présent depuis la naissance de notre société :
le règne de l’enfant-roi patriarcal.
Dans cette enquête, il sera donc question de regarder quelques points communs entre l’enfant-roi et la société patriarcale d’antan et aujourd’hui et de comprendre en quoi sont-ils semblables.
« Toi qui est gai, toujours à chanter! Et de quoi te plaindrais-tu? Tu as tout ce que tu veux. Elle avait raison: Un gâté n’est pas triste; il s’ennuie comme un roi. Comme un chien. »
-« Les mots »(1964) – Jean-Paul Sartre
La supériorité :

Un des premiers points communs entre l’homme patriarcal et l’enfant-roi, c’est leur croyance ferme qu’ils sont supérieurs à autrui.
Chez l’enfant-roi, ça se manifeste par la pensée que l’enfant à beaucoup plus de valeurs que ces autres camarades, que ce soit en terme de talents, d’intelligence, d’apparence ou de potentiel (dans le sens que dans le futur, ils deviendront probablement un prodige ou une figure connue dans un domaine ).
Chez l’homme, historiquement parlant, cela commence à partir du commencement de la création de la société, avant même la Bible. Les hommes, qui effectuaient les tâches manuelles plus ardues, ont compris que dans le cas où leur famille serait en danger, qu’ils seraient les plus aptes à les protéger étant donné qu’ils sont plus forts physiquement. À un moment de l’histoire où “la loi du plus fort” était encore bien courante, c’est une découverte assez remarquable de constater que rien, mis à part votre équivalent, ne peut vous arrêter. On peut retrouver aussi ces signes de supériorité masculine dans la Bible, où il est écrit que Dieu à créer Adam à son image et qu’il a créer Ève avec des ”leftovers” en quelque sorte.
Blâme sur autruis:

Comme les enfants-rois, les hommes politiques et les souverains ont tenté à d’innombrables reprises de justifier leurs actes ignobles en cherchant une excuse ou en blâmant quelqu’un d’autre.
Chez les petits royaux, on dit que c’est dû au fait qu’ils ne reçoivent pas de punitions en réponse à leur mauvais comportement ; c’est ce qu’on appelle l’impunité. Par conséquent, lorsque l’enfant est confronté à faire face aux conséquences de ses actions, il dit que c’est injuste, qu’il n’a pas commencé, qu’on l’a provoqué, bref, tout pour essayer de faire croire que son action était justifiée.
J’ai remarqué que les hommes à travers l’histoire, avaient eux aussi, ce drôle de réflexe d’essayer de trouver une raison (autant logique que farfelue) pour justifier leurs actes ! En voici quelques exemples :
- L’Inquisition des sorcières était principalement (et non uniquement) la femme parce que « Car depuis la publication du Marteau des sorcières, il est entendu que les sorciers mâles sont infiniment moins nombreux que les sorcières. »(Les bûchers du Grand Siècle , Catherine Clément)
- « La malédiction de Cham », un texte biblique retrouvé dans plusieurs textes religieux, a souvent été utilisé comme justification en ce qui concerne l’esclavage des noirs.
Ces problèmes ont perpétué des siècles et des siècles de violences et de torture, tellement qu’en ont ressent encore les effets aujourd’hui. Le pire c’est que pendant ces innombrables années, personne ne disait que le gouvernement ou le système de société était coupable à voix haute.
Vision primitives des autres:

Un autre « lien de parenté » que j’ai pu observer au cours de mes recherches, c’est leur vision particulière envers les autres. Je m’explique :
Dans de nombreux articles, on mentionne l’enfant-roi comme étant un être narcissique. Petit rafraîchissement de mémoire : quelqu’un de narcissique est quelqu’un de très axé sur lui-même et surtout qui a peu d’empathie pour les autres. Donc, comme mentionner brièvement au début, l’enfant roi se croit meilleur que les autres en voyant son entourage (famille, camarades de classe, professeurs, etc.) comme des accessoires ou encore « mieux », des sujets. Surprenamment,, malgré son comportement peu attachant, un enfant-roi peut se montrer favorable, même affectueux envers quelqu’un, cela dit, à condition que l’individu le valorise beaucoup ou assez pour gagner l’attention et la faveur du petit souverain.
On peut remarquer une similarité chez l’homme à travers l’histoire. En effet, l’homme, bien qu’il est sont plus grand ennemi, est aussi sont plus grands amis. Selon moi, je pense que si les politiciens de l’époque n’avaient pas été valorisés et encouragés par leurs semblables et les citoyens masculins (et vice-versa), la plupart des règles misogynes, racistes et bien d’autres n’aurait pas été établi. J’ai aussi remarqué, c’est que dans la société patriarcale dans laquelle nous vivons, les hommes sont un peu victimes des propres règles et stéréotypes qu’ils se sont donnés au départ. En effet, beaucoup d’hommes ont un désir de vouloir être reconnu comme un homme stéréotypé, et donc, dans le cadre ou d’autres individus avec le problème semblable les encourage ou les valorise en tant qu’homme, ceux-ci, influencés par les autres, sont poussés à faire des choix et des actions de plus en plus déraisonnables dans le but de se faire voir comme étant un homme supérieur.
Besoin de contrôle:

Un des traits majeurs de l’enfant roi est son énorme désir et pouvoir de contrôle. En effet, les parents de celui-ci lui demandent souvent son opinion, lui donnant ainsi un pouvoir de décision généralement trop grand pour son âge. L’enfant-roi, donc habitué à une position de pouvoir dès le plus bas âge, grandi donc avec cet appétit pour le contrôle, et évolue ainsi en « adulte tyran » si son cas n’est pas réglé au plus tôt.
On peut encore comparer ce trait à l’homme à travers l’histoire juste en mentionnant sa création de l’état patriarcale. À partir de ce moment dans l’histoire, l’homme a été habitué au pouvoir, tellement que le monde a oublié la provenance de son influence sociale en assumant que « ça l’a toujours été comme ça ». On peut aussi venir le voir dans les guerres. Quand on regarde les dix guerres les plus meurtrières de l’histoire, la raison par souvent d’un homme qui cherche à conquérir d’autres territoires, et donc, d’étendre l’ampleur de son pouvoir sur plus de gens.
« Toute la culture actuelle fonctionne encore sur une ancienne définition de désir. Celle d’un patriarcat et d’un système masculin où l’amour ressemble à la guerre. Le désir s’entretient par la distance, la tension, et la conquête. »
-Paule Salomon
Conclusion:
Après avoir écris cette article, je pense définitivement que les institutions devraient être modifiés. Je ne pense pas que c’est en restant dans ce système patriarcal à la base (et souvent encore) mené par ces « enfants-roi » patriarcaux que le développement de l’individu sera mis en valeur. Après tout, ce n’est pas parce que les institutions ont toujours fonctionnés ainsi qu’elle doivent toujours le rester!
Après avoir fini la rédaction de mon développement, ce qui m’attristait le plus, c’était de savoir que j’aurais pu continué encore longtemps. C’est triste car je sais et je suis convaincu qu’à travers l’histoire, beaucoup d’hommes étaient contre ces modes de pensées dégradante et que même certains ont consacré leur vie à défendre l’égalité et la justice social. Et pourtant, même après cela, je ne peux m’empêcher de penser: Et si c’était les femmes? Ne vous méprenez pas, je ne veux pas laisser sous-entendre que les femmes seraient moins pires que les hommes et loin de là (je n’ai qu’à aller chercher la biographie de Catherine de Russie pour le constater)! Ma question ressemble plus à un questionnement sur si les rôles aurait été interchangé, est-ce que les femmes auraient elles-aussi été transformées en « enfants-roi »? Est ce que la structure ou le concept de société condamne quiconque qui l’instaure en une espèce de tyran ?