Puisque les femmes brûlées lors de l’Inquisition ne s’adonnaient pas toutes à des pratiques d’ordre surnaturel, nous pouvons supposer que ce que l’Église condamnait chez les sorcières ne résidait pas simplement dans l’inquiétude d’activités sataniques. D’ailleurs, cette chasse coïncide avec les débuts de l’État moderne et capitaliste. En sachant qu’une des conditions d’émergence de ces systèmes est le travail non rémunéré des épouses dans la cellule familiale, je pose l’hypothèse suivante: le danger pour la société est-il la sorcière comme telle ou la femme qui s’épanouit à l’extérieur du cadre du foyer et menace ainsi le nouveau fonctionnement social dépendant de sa subordination?