Lorsque je regarde le monde extérieur, je le perçois à l’aide de mes sens donc grâce à la vue, l’odorat, le toucher, l’ouïe, le goût. Ce faisant, je reçois des informations qualitatives, telle chose sera lourde, telle autre sera légère, celle-ci est lisse, celle-là rugueuse. L’air pourra être froid, plus ou moins tiède ou chaud. L’eau sera claire ou plus ou moins opaque. Certains aliments seront amers, d’autres sucrés. Il y a le sec et l’humide etc. etc. Ce sont là le produit de sensations associées à la rencontre entre mes organes sensoriels et les divers corps que je perçois dans la nature.

Attention ici car il faut absolument comprendre que l’aristotélicien considère que ces qualités sensibles appartiennent aux choses perçues. Si, par exemple, je mets ma main sur ma table de travail je percevrai qu’elle est lisse et fraîche et si je tente de la soulever je constaterai qu’elle est lourde ou en tout cas plus lourde que mon crayon dont je dirai qu’il est léger. Or imaginant que c’est la table qui possède ces qualités, autrement dit que ma table se définit par l’ensemble de ces propriétés je raisonnerai au sujet des forces de la nature en prenant en compte ce type de représentation. Je chercherai des relations de causes à effets en concevant ces qualités et ces forces ressenties comme étant objectives.

Maintenant, si je ne vois pas que mes sens me trompent et si je crois que l’humain représente la finalité de la nature ou son but et que la terre est au centre de l’univers, il se peut que j’en vienne à penser que ce que je vois et ressens soit la réalité. Je ne pourrai pas distinguer, pour le dire dans le langage de la première leçon, la chose et sa représentation ainsi que son interprétation. Je serai amené à conclure, sans faire d’erreur dans mes raisonnements et sans manquer de connaissances, que le soleil tourne autour de la terre et que cette dernière est plate.

One Reply to “Science aristotélicienne”

  1. En fait, c’est qu’il semble qu’Aristote a une pleine confiance envers les perceptions et les sensations qu’il a du monde extérieur. La science moderne pourtant est fonder sur l’idée du doute de nos premières impressions et de notre subjectivité pour décrire réellement le monde extérieur. Mais il semble que vu qu’Aristote conçoit que l’humain est l’être ultime de la nature, qu’il est au centre de l’univers, il établirait que la « subjectivité » humaine est en réalité le regard objectif sur les choses, sur la nature, sur le cosmos.

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