Dans la mythologie scandinave, la figure de la sirène est décrite comme un monstre aux gros mamelons et aux cheveux longs. Ces attributs féminins sont associés à un monstre pour pouvoir associer le genre féminin à une créature diabolique. Depuis cette période, le mythe s’est propagé et s’est transformé en une créature mi-femme, mi-poisson à la voix mélodieuse qui séduit les marins et qui les attire dans l’eau pour les tuer. La sirène est associée à la tentation et à la séduction afin de faire du mal aux hommes, caractéristiques de la sorcière de l’époque. Encore aujourd’hui, nous retrouvons des traces de ces représentations dans les contes.
La vision de la femme au travers de l’histoire :
La place des femmes dans les différentes civilisations a été influencée par l’imagination collective. Lorsque les hommes partaient travailler pour de longues périodes, les femmes prenaient de plus en plus de responsabilité. Les hommes en revenant chez eux ont eu peur de perdre le contrôle. Pour contrer cette émancipation des femmes, ils ont commencé à les associer à diverses créatures démoniaques, dont la sorcière et la sirène. Du côté de la sirène, les marins ont assisté à des phénomènes qu’ils n’étaient pas capables d’expliquer et pour regagner le contrôle, ils ont associé ces créatures marines aux femmes.
Dans le conte de la Petite Sirène par Hans Cristian Andersen, on retrouve le concept de l’âme éternelle de l’homme et que la petite sirène doit « se faire aimer et épouser par un homme. » afin d’avoir cette longévité. Cette citation présente la vision d’un homme du désir de la femme. Mona Chollet présente un aspect similaire en proposant que les femmes prendraient du plaisir à être punis ce qui les rendraient irrationnelles.
Pour conclure, l’image de la sirène est commune, mais son histoire est sombre. Puisque ce conte a été raconter aux enfants, il a été assimilé dans l’imaginaire collectif et la figure séductrice et tentatrice de la femme est encore présente aujourd’hui. De nos jours, on ne brûle plus les femmes, mais on les interpelle dans les rues par rapport à son image. À cause de ces caractéristiques, la voix des femmes est souvent enterrée par les cris de la société.