La sorcière est une figure à laquelle on est exposé depuis notre plus jeune âge. Dessin animé, livre, film, jeu, elle se retrouve dans énormément de domaines. Bonne ou méchante la sorcière ne suscite pas les mêmes images et les mêmes référents chez chaque personne, mais ce qui est sûr c’est qu’elle enflamme l’imaginaire et les idéaux.

Qu’est-ce que c’est?

Selon le Larousse en ligne, « sorcier » ou « sorcière » vient du bas latin sorcerius signifiant « diseur de sorts » et un sorcier ou une sorcière est un « individu soupçonné de se livrer à des pratiques de sorcellerie. » La sorcellerie est une « pratique magique en vue d’exercer une action, généralement néfaste […] ». Le terme sorcière est également défini comme une « femme en général laide, qui possède des dons surnaturels, qu’elle utilise pour faire le mal. » Le Robert en ligne, lui, désigne le sorcier ou la sorcière comme une « personne qui pratique une magie de caractère traditionnel, secret et illicite ou dangereux. » Il fait également une distinction entre le féminin et le masculin du mot en ajoutant qu’une sorcière est une « vieille femme laide et méchante. »

Imaginaire et réalité

En occident

La sorcière est représentée dans l’imaginaire occidentale comme une femme employant la magie ou la sorcellerie. Elle vole sur un balai et est accompagnée d’un animal comme un chat noir, un corbeau ou un crapaud. Elle est parfois belle, souvent laide et elle est parfois gentille, souvent méchante. Ses pouvoirs sont généralement assez étendus. À l’aide de potions ou pas, elle peut envouter, empoisonner, transformer les autres ou soi-même, manipuler les éléments et bien d’autres choses. Pour finir, elle semble avoir un goût pour la chair humaine, particulièrement celle des enfants.

Dans un contexte plus réel, la sorcière en occident est immédiatement associée aux meurtres de milliers de femmes lors des procès de sorcellerie. La moindre divergence de la norme pouvait conduire à une accusation et au bûcher. Une femme célibataire ou veuve, une femme ayant des connaissances en médecine et en herboristerie, une femme très belle ou une femme très laide, une voisine peu aimée, une étrangère, toutes les candidates étaient bonnes lorsque l’on recherchait une coupable pour tel ou tel malheur.

En Afrique

Je suis moins familière avec l’imaginaire africain et les sources ne sont pas nombreuses, mais il semblerait que la croyance en la magie et la sorcellerie est très présente sur ce continent. Une différence par rapport avec l’occident, la sorcellerie est pratiquée autant par les hommes que par les femmes. Encore une fois leurs pouvoirs sont principalement utilisés pour faire du mal et la consommation de chair humaine est une pratique, bien qu’elle ne concerne pas juste celle des enfants. Ils sont accompagnés d’un oiseau et peuvent se transformer en volatile.

Dans une réalité plus concrète, l’Afrique aussi a connu des massacres en lien avec la sorcellerie. Les personnes soupçonnées sont généralement passées à tabac. La nature en a aussi souffert puisque beaucoup de baobabs et d’autres grands arbres étaient abattus sous prétexte qu’ils servaient de cachette pour les rituels macabres. Les enfants atteints d’albinismes sont également des grandes victimes des croyances en la sorcellerie puisqu’ils en font intégralement partie.

« l’albinisme est un sort jeté par les dieux ou par des ancêtres et être en contact avec un albinos vivant peut entraîner des maladies, la malchance, voire la mort; les grigris ou potions magiques confectionnés avec des parties de corps d’albinos peuvent apporter la chance, la richesse et le succès politique; avoir des relations sexuelles avec une femme albinos peut guérir du sida; les albinos ne sont pas des humains mais des fantômes, ils ne meurent donc pas mais disparaissent; les os des albinos sont remplis d’or. »Esanum—Quand albinisme et sorcellerie ne font qu’un

En Asie

Dans la culture de l’imaginaire asiatique, la figure de la sorcière est mêlée à celle des yukais (démon). Les femmes qui pratiquent la magie sont souvent accompagnées d’un compagnon animal, généralement un serpent ou un renard. Le renard en particulier est une figure trompeuse qui séduit les hommes et peuvent même aller jusqu’à les posséder. Les sorcières elles-mêmes revêtent des formes animales, comme celle du renard par exemple.

Dans les légendes japonaises, beaucoup d’esprits néfastes sont des femmes. Souvent, elles enlèvent les enfants ou tuent les victimes qui ont la malchance de les croiser. Kuchisake-onna, Aka Manto et Teke Teke sont des bons exemples. D’autres légendes similaires mettent en scène des hommes, mais elles sont moins nombreuses que celles présentant des femmes et souvent, ces revenants masculin n’enlèvent pas les enfants.

Que représente la sorcière pour moi?

Comme une grande majorité d’enfants, j’ai grandi avec les figures de sorcières. Les premiers souvenirs que j’ai de la figure de la sorcière datent de la maternelle. Pour le mois d’octobre, ma professeure nous a raconté une histoire avec une méchante sorcière qui mangeait les enfants. Dans les films de Disney, les sorcières étaient méchantes et l’ennemi de la protagoniste. La figure a commencé à se nuancer avec le magicien d’Oz où certaines sorcières sont gentilles et la série pour enfant Le secret de Sabrina que j’adorais étant plus jeune. Puis, à la fin de ma première année, j’ai lu la saga Harry Potter qui a fini de blanchir la sorcière dans mon imaginaire. Depuis, j’étais consciente que la sorcière avait une connotation négative, mais j’ai toujours nuancé ma pensée. Pour moi, une sorcière est un humain qui pratique la magie et, comme tout humain, son utilisation des puissances magiques peut être bénéfique ou maléfique. Étant une grande lectrice de roman de fantastique et de fantaisie, ma représentation personnelle de la sorcière est devenue rapidement très variée. La sorcière évoque pour moi les pouvoirs magiques et l’imaginaire de fantaisie.

Dès le début du secondaire, j’ai pris connaissance des bûchers et de l’Inquisition. Je me rappelle, mon professeur prenait les photos des élèves et les intégrait dans son power point pour enseigner sa matière et ma tête était installé sur celle d’une sorcière en train de bruler. C’est avec cette introduction que j’ai entendu parler pour la première fois de l’oppression des femmes en lien avec la sorcellerie. En poursuivant mes lectures ludiques, j’ai également retrouvé des traces de cette oppression, dans le manga Grimoire of Zero et dans la saga Sœurs sorcières notamment. Plus je grandissait et plus je voyais la dimension réelle et féministe de la figure de la sorcière.

Liste de livres et de séries que j’ai lu et vu contenant des sorcières ou des figures y ressemblant (ceux dont je me souviens)

Livres	Films et séries télévisée
Harry Potter Sœurs sorcières La maison de la nuit : Marqué Grimoire of zero Sorcières Fablehaven Amos Daragon Zarya Felix Vortan Fille de lune La trilogie du magicien noir Chevaliers d’émeraude Shadow and bones 16 lunes L’Héritage des Lovegrove Winx Witch song La prophétie de l’horloge Légende du monde émergé Les princesses du royaume de la fantaisie : La reine des songes La cité des ténèbres	Shadow and bones Sabrina, l’apprentie sorcière (émission pour enfant) Winx (emission pour enfant) Fate : The Winx The worst witch La sorcière invincible tueuse de slime depuis 300 ans Maléfique Le château ambulant Harry potter Cursed Le voyage de Chihiro Magicien d’oz Kirikou et la sorcière Les films de disney La cité des ténèbres La famille adam (film d’animation)   La prophétie de l’horloge

Conclusion: Même dans la littérature et la culture moderne, et bien que cela ne m’a pas créé une image négative de la sorcière, elle n’est pas souvent représentée comme étant positive et accepté. Les récits sont très nuancés, mais présente un reflet de l’intolérance de notre culture.

En bref, la figure de la sorcière se nuance de plus en plus, mais, dans la plupart des cultures, elle garde un connotation qui est, au premier abord, négative.

Sorcellerie moderne

La wicca

Wicca est le dérivé du terme en ancien anglais « wiccacraeft » qui signifie « sorcellerie » et du verbe « wiccian » qui signifie « ensorceler, pratiquer la magie ».

La wicca est un mouvement religieux reprenant diverses croyances anciennes et valorisant la nature. Les wiccans invoquent des déités provenant de différentes mythologies, mais c’est la Grande déesse, la déesse Mère ou la déesse Terre Mère qui reste la déité la plus importante. Pour eux le divin est en toutes choses et tout doit être traité avec respect, la tolérance est valorisée. Cela se retrouve entre autres dans le credo qui est :

« Fais ce qu’il te plaît tant que cela ne nuit à personne (« An’ye Harm None Do what Ye Wilt » en anglais archaïsant : « Si nul n’est lésé, fais ce que tu veux »). » wikipédia

Ce credo s’incarne aussi dans la loi du triple retour qui stipule que tout ce qui est fait, en bien ou en mal, sera rendu au triple.

Il y a plusieurs pratiques différentes de la wicca, chacun pratique à sa manière selon ses désirs et ses croyances sans déranger l’autre qui pratique différemment, mais il y a des thèmes plus récurrents. On retrouve souvent la polarité (féminin/masculin), la présence de dieux « païens » emprunté à différentes mythologie (celtique, grecquo-romaine, scandinave, égyptienne, etc.), la magie prônant la nature, les symboles comme les couleurs, les pierres, les chiffres, etc. et la croyance en la réincarnation. La pratique de la wicca inclut souvent la pratique de disciplines magiques et de technique naturelle comme la voyance, la phytothérapie, l’utilisation des pierres et des plantes ou la méditation. Des rituels et des invocations sont aussi courante.[1]

Un regroupement de wiccan pratiquant ensemble s’appelle un coven, mais ce n’est pas tout les wiccan qui font partie d’un tel groupe. Il est tout à fait possible de pratiquer seul. Le terme coven signifierait « rassemblement » en langue écossaire moyenâgeuse. Il proviendrait aussi du latin convoco qui signifie « être ensemble » ou « se rassembler ».

Lors d’un rituel wicca, le pratiquant trace un cercle qu’il purifiera afin de s’isoler de l’extérieur et de garder enfermé l’énergie qui sera appelé. Le cercle peut être tracé mentalement, avec le doigt ou avec un outils comme une craie ou autre. Une fois le rituel terminé, le wiccan va effacer son cercle. Dans la wicca, les fêtes et rituels suivent le cycle lunaire et solaire et le calendrier de l’agriculture traditionnelle. Appelé roue de l’année, il y a 21 réunions pour célébrer la fluctuation des saisons :

Les vingt et une célébrations sont les quatre sabbats majeurs (Samhain, Imbolc, Beltaine et Lugnasadh), les quatre sabbats mineurs aux solstices et aux équinoxes (Yule ou solstice d’hiver, Ostara ou équinoxe de printemps, Litha ou solstice d’été, Mabon ou équinoxe d’automne) et les esbats qui sont les douze ou treize nuits annuelles de pleine lune.

Idées de problématique

• Comment la sorcellerie moderne, la wicca, est vue dans notre société actuelle?
• Qui sont les sorcières d’aujourd’hui ?
• Comment la chasse aux sorcières se déroule à notre époque?

Résumé notes de cours

Cours 1 :

Il y a une banalisation de la figure de la sorcière en raison de sa représentation dans l’imaginaire.

Sorcière :

• Femme — âgée —> laideur + vieillesse — jeune —> sexualisé + beauté
• Magie
• Enemie

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• Sorcière de salem — marginalisation des minorités, dénonciation —> réalité historique

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• Condamnation du plaisir — morale (assujettissement) — théologie — croyances religieuses
• Création de stéréotypes — figures —> histoire, évolution = Médée, Circé

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Sorcière militante — politisée — réappropriation — lutte politique

Imaginaire/ réalité historique, répression / imaginaire, banaliser / militante

Commentaire sur le texte de Catherine Clément et sur le texte de Roald Dahl

Traits communs des sorcières des deux textes	Différences
envoutante —> cherche à séduire (pour tromper)allure femme normale (globalement)reconnaissable à un certain couvre-chef (perruque, chapeau)	explicitement maléfique, déteste enfants et veulent les faire disparaitre vs sorcière = diablesse —> lien avec la religion et le péché, mais pas explicitement maléfiquecheveux magnifiques vs chauve

Sacrées sorcières (texte imaginaire)	Catherine Clément (inspiré de faits réels)
Sentiments de peur des femmes par les enfantsPolarisationStéréotypeBanalisationRapport à l’animalAccusation des femmesenfermement	hyper sexuellefantasmé, projection, déformation de la réalitéconduit des femmes au bucherjudiciarisation, condamnation —> droitfixation sur le sabbataccusation des femmesenfermement

Cours 2 :

Contexte historique de la chasse aux sorcières (conditions d’émergence)

• anthropologique — la puissance de l’imagination

Biais cognitif

Images mentales : expériences vécues, sensibilité, sentiments

• politiques et sociales — instituer — Habitudes, règles, lois, rituels, langage, architecture

On fait exister

• mythologique

antiquité :                                                                  Moyen âge :

circé = femme fatale + médée = vengeresse  —> sorcière = contradiction, double standard

• métaphysique —> théologie — dogmes, principes, idées

deux dogmes : libre choix de la perdition humaine + libre choix d’aller vers Dieu, vérité

Cela crée une responsabilisation et une culpabilisation = angoisse métaphysique

• juridique — passage d’hérésie à la définition du crime de sorcellerie (1320)

conséquence : condamnation morale des hérétique et judiciarisation du crime de sorcellerie

Avant : soumis à l’opinion et place au débat, soumis à l’imaginaire collectif, facteurs subjectifs, conséquences pas trop dramatiques

Après : concret, facteurs plus déterminé, conséquences graves, facteur officiel, tabou concernant les lois

C’est une bonne excuse pour contrôler en suivant des facteurs décidés par les personnes au pouvoir —> domination d’un groupe

Cours 3 :

1	Moyen âge Obscurantisme Usage des sens	Modernité Rationalité savoir
2	Église Autorité divine céleste	État Laïque
3	Usage des sens Appartenance au monde extérieur	Les sens nous trompent (Descartes, Galilée) Distance de l‘homme par rapport à la nature (femme fait partie de la nature)

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Sources d’informations supplémentaires

• Les sorcière de Mythes et Légendes (balado sur spotify)
• Sorcières et Wiccans de Danielle Goyette (livre)

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