Une manifestante déguisée en sorcière tient une pancarte indiquant « Tenez votre chapelet loin de mes ovaires » le 28 septembre 2017 à Paris lors d’une manifestation pour la Journée internationale du droit à l’avortement. (Photo by Thomas Samson / AFP)

1. La sorcière de l’inquisition

Pour tous ceux qui ont suivi le cours, il n’est pas un secret que la sorcière du Moyen-Âge est majoritairement représentée comme figure maléfique. On considère les femmes qui ont des agissements hors des pratiques traditionnelles comme étant hérétiques, comme étant de véritables suppôts de Satan lui-même. On assume, on imagine, on juge et on a peur. Le bouche à oreille, phénomène social encore présent aujourd’hui qui peuvent influencer plusieurs contextes moraux dans notre société, se fait de plus en plus ressentir. On passe de l’imaginaire à la réalité en un temps record.

C’est alors qu’en 1231, le pape Grégoire III instaure un tribunal contre le crime de la soi-disant hérésie. En 1390, une première femme est brûlée sur le bûcher, la première d’environ 75 000. La sorcellerie est maintenant judiciarisée. Un génocide sexiste est visible, comme les tribunaux sont extrêmement biaisés par la société patriarcale qui règne au XIIIe et XIVe siècle.

C’est de là que vient l’image négative de la sorcière, la figure qui touche notre imaginaire. Cette représentation négative est encore utilisée aujourd’hui, notamment dans les films hollywoodiens ou même les films d’animation de Disney. Eux, se croyant si inclusifs et si politiquement corrects, continuent d’offrir aux jeunes enfants cette représentation malsaine de la femme. Les institutions culturelles étaient et sont gravement touchées par les stéréotypes apportés lors de l’Inquisition. Toutefois, les femmes ont montré une rédemption hors du commun et se sont réapproprié la figure de la sorcière d’une façon antithétique. Oui, la sorcière est maintenant figure importante de la lutte aux droits des femmes contemporaine.

2. LA SORCIÈRE FÉMINISTE

 La sorcellerie, c’est surtout une histoire de violence physique et sociale, de détresses et de constructions criminelles

Maxime Gelly-Perbellini, docteur en histoire médiévale

La figure de la sorcière, aujourd’hui, est majoritairement utilisée comme de symbole de libération sexuelle et physique. On veut montrer de la rédemption, comme mentionné précédemment, face au bafouillement énorme commis envers leur corps, leurs pratiques et leur sexualité dans le passé. La figure est réappropriée, cette fois-ci à des fins positives, afin d’éliminer dans la culture populaire et dans les institutions, cette figure malsaine de la femme qui a causé des ravages auparavant. La figure de la sorcière féministe contemporaine prône la femme indépendante, qui n’a pas besoin de l’homme pour arriver à ses fins.

En 2022, les militantes considèrent la sorcière comme l’archétype ultime de la femme indépendante, si bien, que des manifestations pour le droit des femmes sont souvent tenues en accoutrement stéréotypé de sorcière (voir l’image principale). En 2016, des centaines de femmes déguisées se sont réunies devant la Maison Blanche afin de lancer des mauvais sorts à Donald Trump, ce misogyne notoire. La sorcière d’aujourd’hui montre ce qu’elle aurait toujours du être aux yeux de tous: des fortes figures de la femme et des symboles d’indépendance substantiels à l’égalité.

Les femmes n’auraient pas été cantonnées au rôle de subalternes dans la médecine (la majorité de la gent féminine étant engagée en tant qu’infirmière ou aide-soignante). Elles n’auraient pas été réduites à leur rôle de femme et de mère : elles auraient été libres d’enfanter ou non, d’être en couple ou non, sans subir les jugements de la société. Elles n’associeraient pas les signes de vieillesse à la laideur : on dirait d’elles qu’elles s’embellissent avec les années, comme on le dit pour les hommes.

Mona Chollet, dans son livre Sorcières : La puissance invaincue des femmes

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