LEÇON 1 (LE BRONX ET LA POLITIQUE DE L’ABANDON): Le Hip Hop sera créé dans un contexte politique de lutte par les communautés afro-américaine et latino-américaine pour la justice et l’égalité. Opposition entre l’intégrationnisme et le nationalisme. Ces tensions, au sein des mouvements politiques en lutte contre la ségrégation, renvoient à des conflits intérieurs chez certains individus.
La musique et la culture du Hip Hop se sont formées pendant les années 1970 lorsque les block parties se sont popularisés à New York, en particulier chez la jeunesse afro-américaine et caribéenne du Bronx. Les block parties incorporent des DJs, qui jouaient des genres de musique populaire, en particulier funk et soul. La musique Hip Hop s’agit donc, à la base, d’un moyen d’expression qui, au travers de différentes disciplines, va dépeindre des revendications. Le Hip Hop va ainsi s’imposer comme un art de vie. Ce mouvement est aussi marqué par le développement de plusieurs courants majeurs dont le graffiti, la danse Hip-Hop et le deejaying.
LEÇON 2 (MOUVEMENT DE MASSE): L’histoire du Bronx est indissociable d’une certaine conception du progrès, du développement du capitalisme de l’après guerre et de la valorisation de ce que nous pourrions appeler le néo-libéralisme. «(…) soixante mille résidents du Bronx se trouvaient pris dans les méandres de l’Expressway. Moses allait faire passer ses bulldozers droit sur eux. « Il y a principalement des gens dans le passage – c’est tout », disait-il, comme si les vies humaines n’étaient qu’un problème mathématique supplémentaire à résoudre. « Il y a très peu d’obstacles majeurs. »? L’argent et le progrès sont les intérêts principaux des autorités, qui négligent tout le reste, même les vies des habitants des communautés. Le but premier est d’accumuler des profits, de la richesse et du pouvoir, peu importe si cela s’effectue au détriment de communautés entières.
La société de droit avec l’ensemble des règles qui la constituent engendrent des injustices. L’idée même du progrès, les connaissances techniques et le développement économique issus d’un effort de rationalisation capitaliste entraînent la ségrégation et la répression.
Le capitalisme de Moses était un bulldozer pour les communautés pauvres et ségréguées. L’Inquisition était un bûcher pour l’émancipation de la femme et la différence. Dans ces deux cas de figure, une force plus puissante, associée à la classe dominante (riches hommes blancs) et disposant de davantage de moyens (d’un côté, l’appui des lois concernant le développement en zone urbaine, la politique de «laisser-faire», la crainte des riches face à l’explosion imminente de communautés en proie à d’énormes injustices, le racisme systémique ; de l’autre, l’ensemble de la communauté religieuse, l’imaginaire collectif, la crainte des hommes de perdre le contrôle, la montée en puissance des peurs irrationnelles, le manque d’éducation, etc) veut à tout prix arriver à ses fins sans aucune compassion pour les vies et les avenirs détruits.
LEÇON 3 (MAUVAIS CHIFFRES): Invention du Hip Hop: forme de résistance politique contre l’injustice, recours à l’art pour transformer la société.
Libéralisme VS communautarisme. L’individu qui doit se conformer à des idées abstraites et communes tout en cherchant le sens de sa vie en privée VS l’importance accordée aux liens sociaux et à la valorisation des différences.
Qu’est ce qu’il y a dans l’art qui permet de sublimer le malheur et la souffrance engendrés par les inégalités, le racisme et le mépris? L’art, que ce soit la littérature, la musique, la danse, la peinture ou autre est un mouvement de résistance. L’art peut permettre de s’échapper, d’analyser, de combattre d’une façon autre que par la violence. En s’exprimant, les artistes soulèvent les inégalités, les rendent visibles à un plus large public et permet de sensibiliser la population. C’est une sorte d’appel à la reconnaissance et au changement.
LEÇON 4 (1977): 1977 «Un été pas comme les autres.» C’est l’été des multiples incendies dans le Bronx révélant au grand écran l’inavouable à toute l’Amérique. 1977 est aussi un été pas comme les autres parce que le 13 juillet la ville entière sera plongée dans l’obscurité d’une panne d’électricité. Les trois coups de circuits de Reggie Jackson marqueront l’imaginaire mais, pour que le Hip Hop devienne ce que nous connaissons, il faudra un un autre événement plus mythique encore et ce sera le Blackout qui jouera ce rôle fondateur.
L’art est événementiel, l’art permet de passer de l’expérience particulière à l’expérience universelle sans rien abstraire des relations vécues qui fondent notre vie affective.
LEÇON 5 (TERRE DE DÉSOLATION): La culture du Hip Hop c’est le Rap et la danse mais c’est aussi le graffiti, art de résistance par excellence. Le graffiti c’est aussi le commentaire politique, la résistance et la lutte contre les injustices. Nombreux graffitis sur les trains et les bâtiments en ruines ou abandonnés du Bronx.
On perçoit souvent les graffiti comme un acte de dégradation volontaire. Pourtant, les graffiti peuvent prendre toute sorte de forme et de signification en plus de véhiculer des messages important. Lorsque bien exécuté, un graffiti est une forme de recherche visuelle intéressante, par leurs multiples couleurs et leur style calligraphique éclaté. Les graffiti sont fait pour capter l’attention et c’est pourquoi cet art de rue est un excellent moyen de faire passer un message.
L’anonymat du Tag: dans ce contexte, le Tag semble être l’expression de la communauté afro-américaine, la voix du peuple. En effet, l’anonymat permet de montrer que le graffiti représenté/message exprimé, ne provient pas seulement d’une personne, mais bien de l’ensemble de la communauté noire. Le graffiti est donc un moyen artistique, pour cette communauté, de traduire sa colère face au système qui la maltraite depuis toujours.
Auparavant, de 1950 à 1980, les graffitis n’étaient pas considérés comme une forme d’art, mais plutôt comme une simple marque de vandalisme. Cet art était et est encore une marque de résistance par une population qui peine à se faire entendre. De nos jours, les graffitis sont considérés comme du Street Art et les graffiteurs sont même considérés comme des artistes, par exemple Bansky et OBEY.